Jean-Baptiste Labat
Avec ce journal, le missionnaire dominicain Jean-Baptiste Labat nous relate son long voyage, qui a duré douze années. Parti de La Rochelle en 1693 à l’âge de trente ans, il débarque en Martinique le 29 janvier 1694, comme il le mentionne dans son écrit. Il se rend ensuite en Guadeloupe, visite les Antilles françaises, néerlandaises et anglaises telles la Barbade ou la Grenade, avant de finalement revenir en Guadeloupe. Son voyage prend fin en 1706, date à laquelle il entreprend la rédaction de ce récit à partir de ses notes journalières.
Publié en 1722 en six volumes, ce travail nous apporte de nombreuses connaissances sur la vie aux Antilles. Labat cherche à décrire ces pays dans leurs moindres détails, « tant [les] arbres, [les] plantes, [les] fruits, [les] animaux que [les] manufactures », de même que les cultures locales, comme dans son troisième tome au sein duquel il présente longuement les différents sucres produits. Afin d’illustrer au mieux ses propos, les ouvrages sont enrichis de multiples cartes, plans et figures en taille-douce dont les dessins ont été réalisés par l’auteur lui-même.
Le premier tome, conservé au fonds ancien de la bibliothèque universitaire de Rennes 2, nous offre un large aperçu de la Martinique : des vues d’architecture comme le plan du fort ; des représentations des espèces animales et pratiques locales qu’on y trouve, comme la manière de tourner les tortues sur « l’isle appelée la Tortille ».Forts de leur succès, les ouvrages seront réédités en France (1742) ainsi que traduits en néerlandais en 1725 et en allemand en 1783, les faisant devenir le récit de la colonisation française aux Antilles le plus lu de l’époque.
Cloé Fallon