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Collections numérisées - Université Rennes 2

Pierre Louis Moreau de Maupertuis

Page d'introduction du voyage en Laponie des Œuvres de Mr de Maupertuis

Les Œuvres de Mr de Maupertuis, t.1, Berlin, E. de Bourdeaux, 1753.
BU Rennes 2, Rés. anc. 51227

Maupertuis est un scientifique des Lumières né à Saint-Jouan-des-Guérets, près de Saint-Malo, en 1698. Avant de mourir à Bâle, en 1759, il publie à Berlin ses Œuvres, compilation de ses travaux scientifiques et de ses voyages. Ainsi de celui qu’il a mené en Laponie, en actuelle Finlande et Suède du Nord, en 1737, et qui était motivé par sa volonté de déterminer « la figure de la terre », c’est-à-dire d’en comprendre la forme, et de prouver, comme Newton en Angleterre l’assénait, qu’elle est aplatie aux pôles.

Accompagné du scientifique suédois Celsius, il entreprend un voyage difficile : neiges, vents et forêts hostiles parsèment le récit (« ces malheureux climats »). Grâce à Celsius, qui maîtrise des rudiments de langage finnois, des Lapons les accompagnent et leur apprennent de belles astuces : « on marque avec des branches de sapin les chemins », dit-il page 397. Maupertuis observe aussi l’absence de nuit en été et l’absence de jour en hiver : « une nuit profonde et continuelle » s’émerveille-t-il (p. 400). Enfin, il trouve une vieille pierre avec des inscriptions runiques qu’il reproduit page 408 et qualifie de « plus ancienne [inscription] de l’Univers ». C’est l’occasion de rédiger sa Relation d’un voyage fait en Lapponie septentrionale pour trouver un ancien monument.

Dans son voyage, Maupertuis se livre aussi à des observations ethnologiques : il évalue ainsi la taille des Lapons qu’il compare aux pygmées africains ; il disserte sur les rennes, animaux qui tirent les traîneaux (pulka), qui fournissent des peaux et de la fourrure, en plus d’une viande « excellente à manger, fraîche ou séchée » et d’un lait gras qui se conserve bien et procure d’assez bons fromages, mais, note-t-il, « qui seroient meilleurs, s’ils étaient faits avec un peu plus d’art et de propreté » (p. 415).

Antoine Rivault